Chapitre un de "Boule onde"
Chapitre I
Tout le monde sait que les
fantômes n’existent pas, n’est-ce pas ? Eh bien moi, Boule Onde je vous
dis que si. Oui. Je vais vous raconter ma petite histoire et vous allez me
croire.
Il y a longtemps, très longtemps,
je me promenais sur le toit de ma maison en me grattant le menton, comme à
chaque fois que je m’ennuyais, et je vis quelque chose sur mes chaussures en
pain d’épice.
Je me baissais pour mieux voir,
manquant de tomber en bas du toit. Je pris ma chaussure dans mes mains et je la
mis bien devant mes yeux, pour que mes trop grandes lunettes ne tombent pas de
mon nez.
Je m’assis sur la cheminée
(heureusement, elle était éteinte) en prenant garde de ne pas tomber dedans et
j’entrepris d’examiner mon petit soulier.
Le soleil était au zénith et sa
lumière se reflétait sur mes chaussures en pain d’épices. Je rapprochais mes
yeux de la pointe de mon escarpin, et je le vis, ce petit bonhomme tout blanc,
qui s’agitait dans tous les sens. C’était un vieux monsieur, bien que sa taille
puisse laisser le contraire.
Il portait un petit chapeau melon
et une canne. En relevant la tête, il m’aperçut et se mit à maugréer. Je
n’entendais pas très bien ce qu’il disait, alors je rapprochai mon oreille.
« Eh toi petit, tu peux
m’expliquer ce que je fais sur la route deux cents vingt
douze ? » J’écarquillais les yeux, n’était pas sur d’avoir bien
entendu. « Alors, petit ? » répéta-t-il en se grattant la tête
d’un air impatient. « Eh bien, euh je dirais que.. » En voyant ma
mine incertaine, le petit bonhomme de trois centimètres, pas plus, me fit signe
de m’approcher. Je vis son air sérieux et obtempérai. « Dis moi, petit, tu
ne sais pas où se trouve la route deux cents vingt douze, n’est-ce
pas ? » Je fis signe que non de la tête avec une drôle d’envie de partir
en courant et de ne plus écouter ce bonhomme. « Bon, je vais te le…
-Bouuule, Boule mon petit, fit sa
mère de la cuisine. Viens manger, c’est prêt.
-Qui est-ce ? dit le petit personnage sur ma chaussure en pain
d’épices.
-Oh, bien, c’est ma mère,
répondis-je en prenant soin de ne pas souffler top fort pour qu’il ne s’envole
pas.
-Oh, je vois » Je le pris
dans ma main et l’enfournai dans ma poche. Je remis mon petit soulier à mon
pied et je descendis le long de la cheminée en sautant sur la chaise de la
cuisine. « Oh, mais tu as fais vite, me dit ma mère de sa voix grasse.
-Oui, je suis descendu par la
cheminée, fis-je en souriant.
-Ah bon.» Le petit personnage se tortillait dans ma poche. « Du calme, soufflais-je dans sa direction.
-Tu disais, Boule ?
-N-non je chantais juste une chanson, Doum di doum…
-Eh d’accord » me répondit-elle en me servant une grosse louche de Suglasoupe, un mélange que j’adorais. De la soupe, du sucre et de la… crème glacée, disait la publicité ah la télé. Suglasoupe, Suglasoupe, Vous allez adorer, les enfants !
Et en effet, j’adorais. Le petit
bonhomme se tortillais de plus belle dans ma poche, alors j’ai vite avalé mon
repas et j’ai couru vers l’escalier dont j’ai monté les marches quatre à
quatre, pour m’arrêter devant la porte de ma chambre. Je rentrai dans ma
chambre et refermai la porte derrière moi. Je le sortis de ma poche et le plaçai
sur mon bureau.